L’imprévisible chemin

Les paysages enneigés sont sublimes mais provisoires et, malgré son apparence calme et paisible, cette immensité blanche reste pleine de surprises. Elle file en un instant, en laissant apparaître derrière elle tout ce qu’elle cachait.
Gilles Lapouge disait : « La neige ne se contente pas d’effacer, de voiler le réel. Elle révèle. D’un côté elle occulte et de l’autre elle dévoile, elle montre ce que nous ne connaîtrions jamais sans son concours, elle assure la promotion de l’infime, de l’indicible, de l’interdit, du clandestin. Elle donne à voir l’invisible. »
Si nous croyons trop souvent ce qui nous est donné à voir en surface, la réalité des choses nous demeure inconnue. Devons nous nous contenter des apparences ? Et si la neige, en camouflant provisoirement la réalité, nous incitait à poser notre regard sur ce qui est occulté ?
Les instants de vie nous semblent être aussi fugaces et imprévisibles que ces flocons de neige, arrivés sans prévenir, obligeant parfois à prendre un nouveau chemin, mais rendant tellement plus jolie l’escalade vers le sommet. L’ambition d’arriver en haut est encore plus belle lorsqu’elle est confrontée à des imprévus, à des mystères, et lorsqu’elle oblige à s’intéresser à ce qui est ancré au plus profond de nous.
Même sous une tempête glaciale, l’été invincible ne s’éteint pas. Au contraire, il brûle avec ardeur et éclaire avec audace. Le vent peut continuer à souffler, nous avançons. Les flocons peuvent continuer à tomber, nous les sentons fondre sur nos joues. Peut-être que c’est aujourd’hui que tout change. Peut-être que ce matin la neige aura fondu et que le soleil éclairera l’horizon.
Alors, chaque nouvelle journée porte en elle l’espoir d’être celle du basculement, enfin libres de se retrouver, de rire, de chanter, de danser, de vibrer, de profiter, d’organiser les plus beaux événements. Libre de savourer une vie juillet.