Dès le premier regard

« Ici, celui qui débarque un jour sur le port est forcément chez lui. D’où que l’on vienne, on est chez soi à Marseille. Dans les rues, on croise des visages familiers, des odeurs familières. Marseille est familière. Dès le premier regard. »

Ces mots du poète Jean-Claude Izzo décrivent l’indescriptible, ce qui est impossible à raconter quand on ne le vit pas : une ambiance, un instant.
Il faut beaucoup de talent pour arriver à transmettre une émotion par des mots ou par une image. Et pourtant, il apparaît parfois sur nos écrans une photo qui nous attire plus qu’une autre. Banale pour certains, elle est bouleversante pour nous. Dès le premier regard.

Alors, nous pouvons tout imaginer. En apparence, sur cette image tout est apaisé. Pas de vagues, une ligne d’eau lisse, avec des bateaux qui attendent pour prendre la large, comme figés dans ce paysage connu, immobiles.
Et puis au centre, nous apercevons un bateau bien différent. Comme s’il décidait de ne pas se contenter de cette eau calme, il provoque quelques remous pour sortir du port. Ce petit détail aujourd’hui change tout le paysage. Il est le début d’autre chose. Il vient de changer la suite de l’histoire. Dès le premier regard.

Jean Maër disait : “la barque que l’on retient au port n’apprend pas à naviguer. Laissons-la donc prendre le large. » Alors, embarqués dans cette aventure juillet, osons ce voyage à ne pas manquer, cet aller vers un paysage inconnu, cette opportunité à saisir, ce premier jour que nous avons reconnu. Dès le premier regard.