Les lumières de la nuit

Après une journée intense, dans une course bruyante et ordonnée, voici enfin la nuit qui s’annonce et qui s’avance.
Toutes les contraintes du jour, toutes les entraves du quotidien, les normalités de la vie ordinaire s’effacent pour laisser place à une parenthèse enchantée. Alors que ce voile étoilé enveloppe notre horizon, nous sommes émerveillés par les lumières de la ville. Tout semble avoir une âme avec ces pierres qui étincellent ou ces murs devenant vivants. La nuit fait alors apparaître des merveilles invisibles jusque là, et nous nous laissons transporter dans cet imaginaire qui s’offre à nous.
C’est à cet instant précis que tout devient possible et que l’on s’autorise des choses que nous n’aurions pas osé quelques heures auparavant. Fatigués, nous pensions trouver la tranquillité du sommeil mais nous sommes attirés par ces lumières et nous nous sentons portés par l’horizon qu’elles dessinent.
La nuit devient un instant à saisir, un temps à soi, en dehors des contraintes imposées le jour. Alors, éclairés par cette obscurité révélatrice, nous découvrons l’envie de partager des instants volés, de profiter de ces insomnies sous la lumière discrète de pièces à peine éclairées et de savourer des discussions nocturnes pour réinventer le monde en secret. Paul-Emile Victor disait : « Vivre, c’est se réveiller la nuit dans l’impatience du jour à venir, c’est s’émerveiller de ce que le miracle quotidien se reproduise pour nous une fois encore, c’est avoir des insomnies de joie. »
Alors, au creux de nos nuits sans sommeil, nous décidons de construire notre demain, quoiqu’il arrive.